aprentis maçon

Qui sème le vent récolte la tempête ; au moins peut être me mènera-t-elle quelque part ? Moi je ne sème rien et comme et amasse donc le fruit absent des efforts que je ne fournit pas. « On a ce qu'on mérite », mais mérité je vraiment de transformer chaque effort en échec de plus en plus violent et ravageur ?maintenant tout s'écroule autours de moi, les piliers d'un bâtiment à peine achevé de construction s'effondrent les uns sur les autres, mais toujours là, mais après tout, construit on des empires sur des sables mouvants ? Des ruines il ne reste qu'un pilier, abîmé par la brutale chute des autres, mais toujours là, debout, comme fier. Ce pilier porte ton nom, sur lequel agonisent quelques pierres bancales des restes d'un moi dépassé, usé. Mais quand ai-je construit ce pilier ? De quelle pierre précieuse inaltérable est-il constitué ? De quelle carrière provient-elle ? Ai-je mérité ce canot de sauvetage qui aujourd'hui me nourrit, me loge, me fait survivre malgré moi? Je ne sais pas, je sais pas non plus comment j'ai pu t'aimer, ne m'aimant déjà pas moi-même, comment j'ai pu te conquérir. Je ne sais pas par quel sortilège je me suis soudainement mu d'une larve immonde,isolée dans un cocon étroit, en un papillon coloré, élégant, raffiné aux yeux d'une coccinelle joyeuse,rouge de gaieté, dansant sur des feuilles. Je ne sais pas comment j'ai fait pour gagner ton cœur, mais maintenant je ne sais que faire pour le garder pré de moi. Toi, mon unique amour, unique espoir, unique vestige de mon être. Avant j'aimais le monde, malgré sa haine vagabonde, aujourd'hui il m'a transmis sa maladie, ce monde ne tourne plus rond, il n'y a plus que toi qui me fait tourner la tête. Mais ça tourne trop vite, j'en ai le vertige. Comme si bonheur m'était extraordinaire, trop fort pour moi, petit terrien.