Leçon

Leçon n° 1

Pleurer de chagrin, pleurer de trop de souffrance accumulée, pleurer de trop de malheur, de solitude, d’isolement, d’incompréhension. Pleurer toutes les larmes de son corps, pleurer toujours plus fort, pleurer à en mordre son oreiller. Pleurer encore jusqu’à ne plus savoir pourquoi on pleure, mais ne pas s’arrêter et pleurer encore plus fort, jusque quelqu’un vous entende…enfin. Se laisser consoler dans les bras de sa mère. Et après coup, se sentir lavé de tout ce lourd passé, purifié de cette peine, et fortifié conter la sottise égoïste de cette humanité peu scrupuleuse. Et s’en souvenir toute sa vie pour ne plus jamais verser d’autres larmes.

Leçon n° 2

Pleurer d’amour. Pleurer …à vouloir faire ruisseler toutes les larmes de son corps sans pouvoir en libérer une seule. Pleurer l’absence de sa moitié, pleurer à n’en plus vouloir respirer, manger, faire le moindre mouvement. Pleurer à se pétrifier de froid, à se replier sur soi même, tentant de conserver un peu de cette chaleur qui a fuit trop loin pour être rattrapée. Pleurer à en devenir fou, à trembler de trop d’énergie et d’amour pour deux emprisonnés dans un corps trop fébrile et chétif. Pleurer à imaginer une main tendrement amoureuse nous consoler, mais savoir qu’il ne s’agit que la sienne et pleurer encore d’avantage. Pleurer, crier son amour silencieusement à s’en éclater la tête de la douleur de l’écho interminable. Se sentir imploser comme un soleil éteint, glacé. Pleurer à se donner le courage de n’importe quoi, à se donner la force de se casser un bras pour atténuer cette souffrance insupportable. Pleurer à être entre vie et mort, éveil et sommeil, coma et cauchemar, pleurer. Pleurer à savoir que ce qui est perdu ne sera jamais retrouvé, pleurer les souvenirs fantastiques, pleurer d’amour.